Un résumé du contenu

L’ouvrage synthétise la spiritualité de st Paul de la croix, telle qu’elle nous est parvenue essentiellement par sa correspondance à ses dirigés. Pour ce faire, l’auteur a adopté la forme d’un crescendo thématique, qui embrasse les grandes étapes de la vie intérieure, signalées par Paul de la croix en ses divers écrits.

Premier jour : l’appel

Le point de départ est l’appel. Dieu se fait sentir doucement et indirectement, en suscitant dans le cœur des désirs spirituels : désir de prière, désir aussi de faire partager à d’autres une soif de Dieu. Paul nous enseigne la valeur de ces effluves d’un parfum encore diffus, qui nous parle d’un « ailleurs » encore inconnu.

Deuxième et troisième jours : Eucharistie et création.

Il convient donc de s’ancrer là où Dieu manifeste de manière sensible sa présence dans le monde : par le sacrement de l’eucharistie (2ème jour), et à travers la création (3ème jour).

Quatrième jour : l’oraison

Tel est le moyen par lequel la prière peu à peu s’intériorise ; et qui ainsi, peu à peu, nous fait passer de la prière vocale à l’oraison silencieuse.

Cinquième jour : l’oraison est un cœur à Coeur

La découverte de l’oraison, conçue comme un cœur à Cœur de l’homme avec le Seigneur, marque un moment important de l’itinéraire de l’âme vers Dieu :

« Pour Paul de la croix, le cœur est la faculté contemplative par excellence. Dans la personne de Jésus, ce n’est ni son visage ni son corps, mais c’est bien son Sacré-Cœur qui recèle le feu d’amour pur, objet de la contemplation amoureuse de l’âme »

Sixième jour : la méditation de la Passion

Ce cœur à Cœur engendre de lui-même généralement les premières méditations de la Passion. Paul de la croix propose de les systématiser par des « colloques sur la Passion »:

« Il s’agit d’un dialogue d’amour avec Jésus. Les exclamations de Paul nous dévoilent toute une gamme de sentiments qui jaillissent en son coeur : l’admiration, la reconnaissance, la contrition, le désir d’aimer toujours plus, et de souffrir davantage pour être plus intimement uni à celui qui sur la croix souffre du non amour des hommes. Dans cet entretien intérieur, le cœur de Paul s’échauffe progressivement. C’est comme s’il se tenait « physiquement » au pied de la croix, conscient de l’identité et de la mission du divin condamné, ce que la foi lui permet pleinement de connaître »

Septième jour : épreuves et tentations

Les épreuves et les tentations dans l’oraison inaugurent une maturité nouvelle dans la foi. Elles nous purifient en nous détachant de nous-mêmes.

Puis elles nous unissent à Dieu en nous permettant une communion aux sentiments de Son Cœur.

Huitième jour : la nudité intérieure

L’âme connaît alors l’état de la « nudité intérieure ». Cette connaissance de soi permet aux personnes de dénouer bien des liens qui les emprisonnaient à la périphérie d’elles-mêmes.

Neuvième jour : le fond de l’âme

Les personnes qui accèdent à cette connaissance peuvent de la sorte découvrir ce que Paul nomme « le fond de l’âme » :

« La purification de la nudité intérieure … conduit l’âme petit à petit au plus profond d’elle-même. « Connais-toi toi-même » ! Le précepte de Socrate pourrait résumer la finalité d’une sagesse toute humaine. Mais, à la suite de Jésus, nous avons appris à dire : « Connais Dieu ; il t’enseignera qui tu es » ! Le Seigneur est le seul qui puisse véritablement nous révéler notre propre mystère. Et comment ? En nous faisant passer de la périphérie de notre être jusqu’en son centre »

Dixième jour : la mort mystique

Le fond de l’âme se trouve être le lieu choisi par Dieu pour opérer une étape décisive, qui conduira à une transformation intérieure radicale : la « mort mystique » en vue de la « divine nativité ».

« La mort mystique est une agonie d’amour. Mourir d’amour ! Voilà qui peut paraître un peu excessif quand on songe à l’expérience religieuse commune. Mais c’est une chose d’en parler, et même de l’envisager ; c’en est une autre de la vivre. Car la réalité se présente sous la forme d’une nuit bien profonde. Personne ne meurt avec facilité. Cependant, quelle mort bienheureuse que cette mort d’amour ! »

Onzième jour : notre « rien » et le « Tout »

Le résultat de la mort mystique est une conscience nouvelle, que Paul de la croix exprime par l’image des deux infinis, le petit et le grand : la personne se découvre comme « rien » face au « Tout » divin. Etre « rien » devient une béatitude :

 « Cette humble conscience de soi n’est pas un obstacle à l’épanouissement de l’âme en Dieu. Je dis bien de l’âme, pas du Moi qui, lui, est mort au cours de l’agonie d’amour … Il ne souffre donc plus, ce Moi qui nous fit tant souffrir ! L’âme, dès lors, peut se perdre en Dieu »

Douzième jour : les parfums du Crucifié

Débute alors la divine métamorphose des ténèbres en radieuse lumière ! C’est la saison intérieure de l’amour fou :

« Nous ne pourrons jamais comprendre véritablement l’impétuosité du désir divin envers les âmes. Paul compare « les touches de l'amour de Dieu » à une course derrière les parfums divins. Cette métaphore, il la puise dans le Cantique des cantiques: « Tes parfums ont une odeur suave, ton nom est une huile épandue; c'est pourquoi les jeunes filles t'aiment. Entraîne-moi après toi; courons! » (Ct 1,3-4). Tandis que la nuit paraît être le royaume de l’immobilisme, les touches d’amour de Jésus nous mettent radicalement en mouvement. Le parfum du Seigneur, c’est l’évidence de sa présence, de son amour, de son désir de nous emporter dans son Cœur. Alors l’âme se met à courir soudainement hors d’elle-même. Quelle sensation inoubliable ! Quelle exquise élévation au-dessus de soi ! Quelle perte délicieuse et quelle ivresse ! »

Treizième jour : la Passion de Jésus soit toujours en nos cœurs !

Le but de Jésus est d’imprimer dans les âmes une mémoire permanente de sa Passion, afin de les unir en lui de façon permanente :

« L’âme toute embaumée des parfums du Crucifié, et désormais présente avec son parfum au Cœur de Jésus, il ne reste au Seigneur qu’à imprimer en elle son sceau. Ainsi conquise, elle peut désormais se donner sans retour. Telle est la prière finale de l’épouse du Cantique des cantiques : « Pose-moi comme un sceau sur ton cœur » (Ct 8,6). C’est le signe de sa Passion d’amour que Jésus veut imprimer en notre âme »

Quatorzième jour : vers la fin de la nuit

L’union étant réalisée, le dépassement des apparences illusoires a conduit à une compréhension nouvelle des êtres et des choses : en tout elle voit Dieu et sa divine volonté.

Quinzième jour : naissance d’une congrégation

Paul de la croix ne reçut pas seulement pour lui-même ces grâces transformantes : il reçut aussi la mission de les proposer aux hommes. Il savait par expérience que les merveilles de la vie intérieure ne sont pas réservées à quelques tempéraments particuliers, mais que Jésus veut les offrir à tous.

La méditation de la Passion est la voie royale de cette multiplication du pain de vie !