NEUVAINE

 EN L’HONNEUR

 DE

SAINT PAUL DE LA CROIX

 

FONDATEUR DE L’INSTITUT

DE LA STE-CROIX ET PASSION DE JÉSUS-CHRIST

 

 

Par le R. P. Louis-Th. de Jésus Agonisant

PASSIONISTE

Auteur de l’Histoire de saint Paul de la Croix

et des Inventions du saint Amour, ou Exercices spirituels

pour acquérir l’amour de Jésus crucifié

 

 

 

 

BORDEAUX

Œuvre des Bons Livres                                                                                                        Pères Passionistes

11, rue Canilhac, 11                                                                                                             182, route d’Espagne, 182.

 

POITIERS

HENRI OUDIN, IMPRIMEUR-LIBRAIRE

4, RUE DE L’EPERON, 4

 

[1873]


 

 

INDULGENCES.

 

 

Tous les fidèles qui feront la Neuvaine en l’honneur de saint Paul de la Croix, en quelque époque de l’année que ce soit, en particulier ou en commun, gagneront, chaque jour de la Neuvaine, 300 jours d’indulgence. A la fin de la Neuvaine, ils peuvent gagner l’indulgence plénière, si, s’étant confessés et ayant communié, ils prient selon l’intention du Souverain Pontife.

(Rescrit du 17 octobre 1867)

 

 

TYPIS MANDETUR :

 

ISIDORUS A MATRE DEI,

Praep. Provincialis.

 


 

 

APPROBATION

 

DE SON ÉMINENCE

 

MONSEIGNEUR LE CARDINAL-ARCHEVÊQUE

 

DE BORDEAUX.

 

 

 

Bordeaux, le 25 février 1873.

 

Mon Révérend Père,

 

Après avoir écrit avec tant d’exactitude et de piété l’HISTOIRE DE SAINT PAUL DE LA CROIX, Fondateur de votre Institut, plus que tout autre vous étiez à même de former ce petit recueil de méditations préparatoires à sa fête. Mis en contact pendant votre long travail avec cette âme angélique dont vous avez si bien sondé les merveilleux replis, pour faire connaître au public chrétien les richesses de sainteté qu’elle recélait, mieux que personne vous pouviez condenser en dix méditations les pensées, les sentiments, les œuvres, les prodiges de cet admirable Saint. Ce but, vous l’avez heureusement atteint, car votre opuscule est le résumé pieux et substantiel de la vie de votre bienheureux Fondateur.

Ce nouvel ouvrage, fruit de votre cœur et de votre pitié filiale, plus encore que de votre plume élégante et facile, produira les plus heureux résultats, que vous vous êtes proposés en l’écrivant ; c’est le vœu le plus vif de mon cœur, et j’espère qu’il sera réalisé.

 

Tout à vous.

 

† FERDINAND Cardinal DONNET,

Archevêque de Bordeaux.

 



 

 

 

PREMIER JOUR.

 

ÉLECTION DE SAINT PAUL DE LA CROIX POUR MÉDITER ET PRÊCHER LA PASSION DE JÉSUS-CHRIST.

 

I.

 

Considérons que Dieu, ayant suscité saint Paul pour prêcher la Passion de son divin Fils, lui en imprima sitôt la dévotion dans le cœur, qu’il parut la posséder en naissant. Dès son jeune âge, en effet, Paul reçut le don d’une connaissance très vive des cruelles souffrances du Rédempteur : son âme en fut toute pénétrée, et le divin Crucifié devint dès lors l’unique objet de ses pensées, de ses affections et de ses actes.

Que les souffrances du Rédempteur soient aussi l’aliment quotidien de notre âme, le premier objet de notre plus tendre dévotion ; et, par ce moyen, elles demeureront profondément gravées dans nos cœurs. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

II.

 

Considérons comment notre Saint, pressé dès son enfance, par son amour plein de compassion pour son Dieu souffrant, résolut de ne savoir, toute sa vie, que Jésus crucifié, de ne se glorifier que dans sa croix, et de vivre crucifié au monde, afin de pouvoir dire avec l’Apôtre : Jésus-Christ est ma vie !

O très doux Jésus, par les mérites de votre Serviteur, communiquez aussi à nos âmes un semblable amour pour votre Passion ; et nous ne vivrons plus que pour vous, qui êtes mort au milieu des plus cruels tourments, afin de nous rendre la vie. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

III.

 

Considérons comment notre Saint, portant Jésus crucifié dans son esprit et dans son cœur, l’avait constamment aussi sur ses lèvres. Persuadé que la prédication de la mort du Sauveur est le moyen le plus efficace pour opérer la conversion et le salut des âmes, Paul en fit le principal sujet de ses discours, et s’en servit comme de l’arme la plus puissante pour combattre le vice et convertir les pécheurs, même les plus obstinés.

O Rédempteur plein d’amour, embrasez-nous aussi de cette charité toujours active dont brûlait pour vous votre Serviteur fidèle, et, imprimant dans nos cœurs votre sainte Passion, rendez-nous conformes à vous ; car c’est là le caractère distinctif de vos Élus. – Pater, Ave, Gloria.

 

PRIÈRE

 

O Paul, saint glorieux et brûlant d’amour pour Jésus crucifié, vous qui, par la méditation assidue des souffrances du Rédempteur, et par votre zèle à en rappeler aux chrétiens le précieux souvenir, avez mérité que Jésus-Christ lui-même gravât dans votre cœur les instruments de sa Passion, obtenez-nous un tel amour pour Jésus crucifié que, le méditant sans cesse, nous puissions recevoir, par vos mérites, l’abondance des grâces dont vous a comblé la Bonté souveraine. Ainsi soit-il.

 

 

CAPITULE

 

Mes frères, j’ai reçu, moi qui suis le plus petit d’entre tous les saints, cette grâce d’annoncer aux gentils les richesses incompréhensibles du Christ, et d’éclairer tous les hommes en leur découvrant quelle est l’économie du mystère caché dès le commencement des siècles en Dieu qui a tout créé.

Fratres, mihi omnium sanctorum minimo data est gratia haec, in gentibus evangelizare investigabiles divitias Christi, et illuminare omnes, quae sit dispensatio sacramenti absconditi a saeculis in Deo qui omnia decreavit.

 

HYMNE

 

Quiconque gémit dans cette vallée de larmes sous le poids des afflictions, qu’il élève ses regards au Ciel et adresse à Paul ses humbles prières.

 

 

Ce que saint Paul peut faire avec le secours de la grâce dont il est rempli, les miracles opérés chez tous les peuples l’annoncent à chaque pas.

 

 

Au seul nom de Paul, les ruses de l’enfer s’évanouissent, le démon desserre ses griffes et lâche sa proie en fuyant.

 

 

Aussitôt que Paul est invoqué, la maladie quitte le corps ; les pluies, les tempêtes et les fleuves sentent la puissance de ses ordres.

 

 

Souvent les anges lui aplanissent les difficultés du chemin, et, quand il doit parler, ils lui suggèrent les paroles les plus suaves.

 

 

O excessive charité d’un Père et d’un chef si tendre, répandez la lumière dans nos esprits, enflammez-nous d’ardeur pour les fortes entreprises.

 

 

Que sous vos auspices la candeur et la foi brillent d’un plus grand éclat ; que la hideuse erreur n’ose point pénétrer dans l’Italie.

 

 

Louange, pouvoir et gloire à vous, ô Trinité souveraine, qui avez introduit dans les joies éternelles votre très fidèle serviteur.

Ainsi soit-il.

 

 

v/ Priez pour nous, saint Paul de la Croix,

r/ Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

PRIONS

 

Seigneur Jésus-Christ, qui avez enrichi saint Paul d’une charité spéciale afin qu’il prêchât le mystère de la Croix, et qui avez voulu l’employer à faire fleurir dans l’Église une famille nouvelle, accordez-nous par son intercession qu’après avoir médité continuellement votre Passion, nous en méritions les fruits au séjour de la gloire. Vous qui vivez et régnez dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

In valle quisquis aspera

Curis gravatus ingemit,

Levans in altum lumina,

Paulum rogando supplicet.

Quid ille possit, gratiae

Almo refertus munere,

Gentes per omnes didita

Portenta passim nuntiant.

Pauli sonante nomine,

Fraudes averni concidunt ;

Laxisque Daemon unguibus

Praedam fugendo deserit.

Ut invocatur ilicet

Morbus recedit artubus,

Imbres, procella et flumina

Jubentis arma sentiunt.

 

Illi frequenter Angeli

Callem per arctum militant

Ac melle sparsans caelitum

Voces loquenti suggerunt.

O Patris, o tenerrimi

Ducis profusa charitas,

Infunde lucem mentibus,

Accende nos ad fortia !

 

Per te nitescat auspicem

Candor, fidesque pulchrior,

Nec turpis error Italos

Intrare fines audeat.

Sit laus, potestas, gloria

Tibi, suprema Trinitas,

Aeterna quae fidissimo

Servo dedisti gaudia.

Amen.

 

v/ Ora pro nobis sancte Paule,

r/ Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

 

OREMUS

 

Domine Jesu Christe, qui ad mysterium crucis praedicandum sanctum  Paulum singulari charitate donasti, et per eum novam in Ecclesia Familiam florescere voluisti, ipsius nobis intercessione concede, ut passionem tuam jugiter recolentes in terris, ejusdem fructum consequi mereamur in coelis. Qui vivis et regnas in saecula saeculorum. Amen.

 

 

DEUXIÈME JOUR.

 

INNOCENCE DE SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

 

I.

 

Considérons comment, prévenu par la grâce divine, Saint Paul eut le bonheur de haïr et d’éviter toujours le péché, qu’il regardait, non seulement comme la funeste cause du crucifiement et de la mort du Rédempteur, mais encore comme le renouvellement de sa Passion. Cette pensée, vivement présente à son esprit, lui inspirait une telle horreur des moindres fautes, qu’il sut s’en préserver et garder dans son intégrité, jusqu’à la mort, l’innocence du baptême.

O bienheureux Saint, qui avez été le gardien si jaloux de votre innocence, obtenez-nous, pauvres pécheurs que nous sommes, la grâce de pleurer amèrement la perte de la nôtre. – Pater ; Ave, Gloria.

 

 

II.

 

Considérons comment notre Saint put conserver son innocence dans un siècle aussi dépravé que celui où il vécut. Il ne perdit jamais de vue le souverain mal que renferme le péché : pour l’homme dont il fait le malheur dans le temps et dans l’éternité, et pour Dieu dont il outrage et méprise la Majesté infinie. Un tel attentat le saisissait d’horreur et lui faisait fuir jusqu’à l’ombre d’une faute.

O Jésus, aimable Rédempteur, faites-nous comprendre l’énormité du péché ; ne permettez pas que notre malice rende inutile le sang précieux que vous avez répandu pour notre salut ; et, en considération de l’admirable innocence de votre Serviteur, pénétrez nos âmes de cette crainte salutaire qui fait éviter tout péché. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

III.

 

Considérons que notre Saint, pour protéger une si rare innocence, eut recours non seulement au souvenir habituel de la présence de Dieu, mais encore à l’amour le plus tendre pour le Rédempteur souffrant, qu’il ne pouvait un seul instant oublier. Avec cette armure impénétrable, il put se défendre contre tous les assauts des tentations et garder intacte l’innocence baptismale, au milieu de tant d’occasions et de périls.

Hélas ! pauvres pécheurs, que nous ressemblons peu à saint Paul de la Croix ! Nous avons sitôt perdu l’innocence, en commettant le péché !

O bon et divin Rédempteur, nous vous en supplions, par les mérites de votre Serviteur fidèle, pénétrez-nous d’une telle horreur du péché, que nous soyons disposés à mourir mille fois plutôt que de le commettre encore. – Pater, Ave, Gloria.

 

PRIÈRE.

 

O lis d’innocence, saint Paul de la Croix, vous qui avez connu, aux splendides clartés de la foi, que Dieu est le souverain Bien, et le péché le souverain mal ; vous qui avez su conserver toute la candeur de votre âme, obtenez-nous une foi vive qui nous tienne sans cesse en la présence de Dieu et nous fasse éviter le péché ; obtenez-nous une dévotion tendre pour Jésus crucifié, en qui nous puiserons la force de repousser avec constance et vigueur le charme des sens et les séductions du monde, de manière que rien ne soit capable de nous séparer du divin Amour. Ainsi soit-il.

 

(Le reste comme au premier jour).

 

 

 

 

TROISIÈME JOUR.

 

PÉNITENCE DE SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

 

I.

 

Considérons comment Dieu, qui veut voir ses Élus ressembler à son divin Fils, disposait saint Paul à l’imiter par des souffrances extraordinaires. A cette fin, il lui montra intérieurement quelles dures et cruelles épreuves il aurait à soutenir pour son amour. Cette vue enflamma le saint d’un si violent désir de la croix, que, pour se rendre semblable au divin Crucifié, il s’élança en esprit pour la saisir et l’embrasser, n’aspirant désormais qu’aux plus grandes souffrances, qu’aux plus rudes travaux. Paul cependant n’avait rien perdu de son innocence. Et nous, au contraire, chargés de tant de péchés, nous frémissons au nom seul de cette pénitence sans laquelle il n’y a point de salut.

O divin Rédempteur que j’adore sur la croix, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous un désir efficace de la souffrance et un véritable esprit de pénitence, afin que nous puissions expier nos fautes, et devenir semblables à vous. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

II.

 

Considérons que la soif ardente de souffrir porta notre Saint à traiter son corps avec tant de rigueur qu’il peut être regardé comme l’un des plus austères pénitents de ces derniers siècles. Passer de longues heures de la nuit en oraison, prendre un court sommeil sur la terre nue, déchirer sa chair par de rudes disciplines, exténuer son corps par des jeûnes rigoureux : telles furent les délices de Paul pendant sa jeunesse. Il est impossible de dire à quels excès de rigueur, durant tout le cours de sa sainte vie, le porta sa soif de souffrir pour s’identifier avec son Amour crucifié. A une si austère pénitence, que peut répondre notre délicatesse ?

O Seigneur, faites que nous regardions notre corps comme le plus grand ennemi de notre âme ; et, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous la grâce de le tenir toujours soumis à l’esprit, afin qu’en imitant la pénitence de Paul, nous puissions expier nos fautes et opérer notre éternel salut. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

III.

 

Considérons par quelles voies admirables notre Saint fut conduit à ce prodigieux amour de la pénitence. Voyant un Dieu qui, pour montrer la rigueur de sa Justice outragée par le péché de l’homme, frappe son propre Fils et le fait expirer dans un océan de douleurs, Paul se consumait d’amour, tant il était pénétré de compassion pour cette auguste Victime. Et comme l’amour, de sa nature, tend à unir et à transformer celui qui aime en l’objet aimé, notre Saint était si heureux de souffrir pour imiter son Bien-Aimé crucifié, que les souffrances lui faisaient éprouver les plus suaves délices. Oh ! qu’il est vrai qu’une âme embrasée d’amour ressent peu la souffrance : tant il est doux de souffrir pour l’objet qu’on aime !

O adorable Rédempteur, par les mérites de votre Serviteur toujours si brûlant d’amour pour vous, répandez aussi en nous cet esprit de mortification qui nous fasse, à son exemple, réprimer les penchants de la nature corrompue, sujet de trouble pour nos âmes, et graver en nous le caractère de vos Élus. – Pater, Ave, Gloria.

 

PRIÈRE.

 

O Paul, glorieux modèle de pénitence, qui avez pratiqué, quoique innocent, une mortification admirable, austère et constante, obtenez-nous la grâce d’avoir toujours devant nos yeux le Rédempteur crucifié, de le contempler comme le modèle qui nous a été donné par le Père céleste, afin que, dépouillés du vêtement de l’iniquité, et revêtus de la grâce et de la sainteté, nous devenions semblables au Sauveur souffrant, Chef des prédestinés. Ainsi soit-il.

 

(Le reste comme au premier jour.)

 

 

 

 

QUATRIÈME JOUR.

 

HUMILITÉ DE SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

 

I.

 

Considérons comment saint Paul, contemplant sans cesse son Rédempteur humilié pour l’amour des âmes jusqu’à la mort de la croix, conçut un vif désir d’être méprisé comme le dernier des hommes, et conjura le Sauveur avec larmes de lui communiquer l’humilité la plus profonde. Le divin Rédempteur exauça sa prière : non seulement il lui révéla tout le prix de cette vertu, mais il lui en fit le don à un si haut degré que, tout en étant honoré comme un saint puissant en œuvres et en paroles, Paul eut toujours les yeux fixés sur son néant, renvoyant à Dieu toute gloire.

O miséricordieux Seigneur, qui avez fait de Paul un parfait modèle d’humilité, guérissez notre orgueil ; nous attendons ce bienfait de votre grâce ; et par les mérites de votre Serviteur, daignez nous apprendre, enfin, à être doux et humbles de cœur. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

II.

 

Considérons combien fut extraordinaire l’humilité de notre Saint. Instruit par une lumière continuelle que rien ne plaît au Fils de Dieu, comme de nous humilier en esprit, il eut toujours le regard fixé sur sa bassesse, dont il avait une connaissance profonde et une intime conviction. Aussi ces bas sentiments de lui-même ne permirent-ils jamais à la moindre pensée de vanité, d’ambition et d’orgueil de se fixer à son esprit.

O divin Roi des âmes humbles, que nous sommes loin de ressembler à votre Serviteur ! Lui, innocent, et nous, pécheurs ; lui, orné de vertus, et nous, chargés de vices ; lui, riche de tant de dons précieux, et nous, appauvris par tant de misères. Et cependant il est humble, et nous sommes superbes !... Ah ! ayez pitié de notre misère, et, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous la salutaire connaissance de notre néant, qui nous fera pratiquer l’humilité, vertu si chère à votre cœur et si puissante pour obtenir de votre Bonté tous les trésors de la grâce. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

III.

 

Considérons que notre Saint posséda cette vraie humilité de cœur qui joint toujours les œuvres aux sentiments et aux paroles. Habitué, dès ses premières années, à méditer les souffrances et les opprobres du Verbe incarné, non seulement il fuyait jusqu’à l’ombre de la gloire, mais, cachant avec une sainte industrie, les nombreuses faveurs dont il était comblé, il recherchait avec ardeur les humiliations et le mépris.

O divin Rédempteur, que deviendrons-nous au tribunal de votre Justice ? nous, si sensibles à la moindre injure, si vindicatifs pour le moindre outrage !... Ah ! par votre miséricorde, pardonnez-nous, et, par les mérites de saint Paul, donnez-nous un véritable esprit d’humilité, qui nous fasse échapper à l’opprobre éternel, juste châtiment de l’orgueil. – Pater, Ave, Gloria.

 

PRIÈRE.

 

O Paul de la Croix, Saint couronné de tant de gloire, vous qui, à l’école de Jésus-Christ, avez appris la grande leçon de l’humilité, vous qui, comblé de grâces, estimé des hommes, vénéré même comme un Saint, à cause de vos vertus, aviez néanmoins de vous-même une opinion extrêmement basse, au point que tout le monde en était étonné et ravi, enseignez-nous cette belle vertu, sceau distinctif du chrétien ; faites qu’elle nous devienne si chère que, nous méprisant nous-mêmes pour l’amour d’un Dieu qui a embrassé tous les mépris pour notre amour, nous méritions d’être glorifiés un jour dans le ciel. Ainsi soit-il.

 

(Le reste comme au premier jour.)

 

 

 

 

CINQUIÈME JOUR.

 

PATIENCE DE SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

 

I.

 

Considérons comment saint Paul, à sa profonde humilité, joignit toujours une patience inaltérable. Dans ses infirmités, non moins fréquentes que longues et douloureuses, il fixait sa pensée sur les souffrances de son bien-aimé Rédempteur, et endurait avec joie toutes ses peines, connaissant le prix de la douleur supportée pour Celui qui a souffert pour nous avec une mansuétude infinie. Sa résignation fut toujours parfaite : ni les tribulations ni les angoisses ne purent jamais ébranler son invincible patience.

Pour nous, – tant est grande notre misère ! – nous ne savons jamais nous faire la moindre violence ni pratiquer la résignation dans les adversités.

O Jésus, divin modèle de patience, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous cette résignation parfaite que vous attendez du cœur de vos Élus. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

II.

 

Considérons comment la Providence, pour rendre notre Saint un héros de patience, permit que les hommes s’unissent contre lui. Fondateur d’un nouvel Ordre religieux qui lui avait été montré plusieurs fois dans des visions célestes, l’enfer et le monde se coalisèrent pour le persécuter et renverser son œuvre. Il fut abreuvé de tant d’amers chagrins, en proie à de si douloureuses angoisses, qu’on l’entendit souvent s’écrier avec l’Apôtre : Je suis tourmenté sans repos ni trêve, au-dedans et au dehors ». Toutefois, puisant force et courage dans le souvenir des cruels traitements qu’eut à subir le divin Rédempteur, Paul savait contenir son ardente nature. Plus les coups qu’on lui portait, étaient douloureux, plus s’affermissait sa patience.

O Seigneur, par la vertu de votre sainte Croix, soutenez notre faiblesse, et, par l’héroïque patience de votre Serviteur, accordez-nous la grâce de vaincre toutes nos passions, pour n’avoir pas à déplorer la ruine de  nos âmes. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

III.

 

Considérons avec quelle générosité notre Saint récompensa ses persécuteurs. Ayant appris de son Dieu crucifié à souffrir, à se taire, à rendre le bien pour le mal, il demeurait sourd aux injures, muet pour sa défense, calme au milieu des persécutions les plus violentes ; c’est ainsi qu’il pratiqua toujours cet enseignement que donne l’Apôtre : de ne pas se laisser vaincre par le mal, mais de vaincre le mal par le bien, pardonnant à ceux qui l’avaient offensé, aimant ceux qui le haïssaient, accueillant avec de sincères démonstrations d’estime et d’affection, ses ennemis les plus déclarés qu’il regardait comme ses premiers bienfaiteurs et auxquels il faisait tout le bien qui était en son pouvoir.

O doux Rédempteur, Dieu de la charité, faites-nous bien comprendre que le chrétien, votre disciple, ne peut avoir d’ennemis, car il doit aimer tous les hommes comme ses frères ; et, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous cette charité patiente et généreuse qui supporte tout, pardonne tout, et, regardant tous les hommes en Dieu, fait du bien à tous. – Pater, Ave, Gloria.

 

PRIÈRE.

 

O Paul de la Croix, ô Saint resplendissant de gloire, qui, fortifié par la grâce, avez combattu vos passions et triomphé de vos ennemis ! ô véritable imitateur du divin Crucifié, qui, ayant vaincu la malice de l’enfer, avez su récompenser par vos bienfaits les outrages du monde ! ô véritable héros de patience, qui avez embrassé avec une admirable résignation les peines les plus vives, les plus poignantes angoisses, obtenez-nous du divin Rédempteur la grâce de triompher de toutes nos passions. Faites que, supportant avec résignation les maux de la vie présente, nous pratiquions cette patience qui est indispensable pour mériter la couronne de gloire. Ainsi soit-il.

 

(Le reste comme au premier jour.)

 

 

 

 

 

SIXIÈME JOUR.

 

PURETÉ DE SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

 

I.

 

Considérons comment notre Saint, prévenu dès son enfance par une grâce spéciale à laquelle il eut le bonheur de correspondre, conçut une si haute opinion de la sainte pureté, qu’il la conserva dans une intégrité parfaite jusqu’au dernier soupir. Voulant le rendre encore plus jaloux de ce précieux trésor, la Sainte Vierge, de son côté, lui communiqua la plus grande estime pour cette angélique vertu, qui devait briller en lui d’un spécial éclat. Il sut, en effet, si bien garder la virginité de son cœur, qu’il n’éprouva jamais la moindre révolte contre la belle vertu. Jamais la flamme corruptrice n’effleura son cœur.

O Jésus, candeur de l’éternelle lumière, et miroir sans tache, nous vous en conjurons, par les mérites de votre angélique Serviteur, faites-nous connaître le prix d’une si belle vertu, accordez-nous la grâce de vaincre toutes les tentations qui pourraient nous la ravir, afin que nous participions à cette éclatante gloire que vous réservez aux âmes demeurées toujours pures. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

II.

 

Considérons comment Dieu manifesta par des prodiges l’admirable pureté de Paul. Il suffisait de l’invoquer, quoique absent, pour être aussitôt délivré de la tentation. Cette vertu qui le rendait cher aux hommes, le faisait surtout aimer des anges : ceux-ci l’accompagnaient, le défendaient, quelquefois même le transportaient d’un lieu à un autre. Mais, plus qu’aux esprits angéliques, il fut cher à Marie, la Mère de la pureté : plus d’une fois, elle se montra à lui, et, en témoignage d’amour, lui plaça sur la tête sa main virginale.

O miséricordieux Rédempteur, nous nous humilions profondément à vos pieds, en nous voyant, hélas ! bien éloignés de cette pureté d’esprit et de corps que posséda votre Serviteur dans une beauté parfaite. Ah ! faites qu’il soit aussi pour nous un refuge contre les attraits séducteurs du monde, qui conspirent la ruine de cette angélique vertu, si chère à votre cœur. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

III.

 

Considérons quels furent les moyens employés par notre Saint pour ne jamais perdre l’inestimable trésor de la pureté. Il châtiait son corps par de rudes pénitences, afin de le tenir soumis à l’esprit. Et, comme il savait que les yeux sont les portes funestes par où la mort entre dans l’âme pour en bannir la pureté, il les gardait toujours dans une inviolable modestie. Bien convaincu que, sans une grâce spéciale, il ne pouvait conserver intact l’éclat de cette virginale pureté, il ne cessait de faire monter vers Dieu les plus ardentes prières. Il fut toujours animé d’une tendre dévotion envers la Vierge Marie ; toujours et d’esprit et de cœur, il se réfugiait dans les plaies du Sauveur. C’est ainsi que Paul conserva le trésor de sa pureté.

O Vierge des vierges, Immaculée Mère de Dieu, par les mérites de votre fervent Serviteur, demandez pour nous une grande pureté, et soyez-en vous-même la gardienne. O Vierge puissante, obtenez-nous l’esprit de prière et la grâce de mettre en pratique les moyens employés par votre Serviteur, afin que nous conservions toujours la pureté du cœur et la sainteté de l’âme. Pater, Ave, Gloria.

 

PRIÈRE.

 

O Paul, Saint glorieux et parfait modèle de la pureté que vous avez puisée à sa source même, dans la Passion du Rédempteur, jetez sur nous un regard de bonté. Couvrez-nous de votre protection paternelle ; et, puisque l’esprit du mal exerce partout son tyrannique empire, préservez-nous de ses criminelles séductions qui font tant de victimes. Obtenez-nous la grâce de veiller sur nos sens, de mortifier nos passions, et surtout d’échapper au naufrage, afin que, en suivant vos exemples, nous puissions, nous aussi, arriver un jour à la vision béatifique de Dieu, réservée aux âmes qui auront su, comme vous, amasser sur la terre des trésors de pureté. Ainsi soit-il.

 

(Le reste comme au premier jour.)

 

 

 

 

 

SEPTIÈME JOUR.

 

CHARITÉ DE SAINT PAUL DE LA CROIX ENVERS LE PROCHAIN.

 

 

I.

 

Considérons que Saint Paul, reconnaissant dans le prochain la vive image de Dieu, l’aima toujours de la plus tendre affection. Instruit par l’Evangile que la charité sans les œuvres est une plante stérile, et, le regard fixé sur le Rédempteur s’immolant pour les hommes, il volait au secours du prochain, partout où de plus grandes misères réclamaient sa charité : il défendait l’opprimé, consolait l’affligé, revêtait l’indigent, nourrissait le pauvre, secourait les malades, assistait les mourants, pratiquait ainsi le divin précepte : « Partagez votre pain avec celui que la faim presse ; recueillez sous votre toit ceux qui n’ont point d’abri ; quand vous verrez quelqu’un sans vêtement, revêtez-le, et ne méprisez point votre chair. »

O doux Rédempteur, vrai Dieu de la charité, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous des entrailles de miséricorde pour l’indigence et la misère ; faites que, vous voyant vous-même pauvre et souffrant dans nos frères, nous ayons toujours pour eux cette charité compatissante que vous nous commandez. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

II.

 

Considérons comment le zèle pour le salut des âmes, fruit de la vraie charité, fut le caractère dominant de Paul. En effet, véritablement embrasé de la charité des Apôtres, il courait après ses frères égarés dans les voies funestes du péché, et, pour les ramener dans les droits sentiers de la vertu, il employait la prédication, les lettres et les exhortations les plus pressantes ; venaient-ils se jeter à ses pieds, il les accueillait avec une affabilité, une douceur admirable ; tardaient-ils, au contraire, à se rendre, il redoublait de zèle pour les ramener à la pénitence, multipliant les industries de sa charité selon qu’il les voyait plus enfoncés dans le vice et plus obstinés ; et, plus encore par ses larmes que par ses exhortations, il ne cessait point de les importuner qu’il n’eût triomphé de leur obstination et gagné leurs âmes.

O Seigneur, dont la miséricorde est infinie, accordez-nous, par les mérites de votre vaillant apôtre, un cœur compatissant pour les pécheurs, afin que, travaillant à leur conversion par nos conseils et par nos prières, nous opérions en même temps notre salut éternel. Pater, Ave, Gloria.

 

 

III.

 

Considérons que, si la charité de notre Saint fut un feu qui embrasa son cœur, le zèle en fut l’heureuse flamme qui lui fit consumer toute sa vie à ramener des âmes à Jésus-Christ. Voyant un si grand nombre de ces infortunées, privées par leurs fautes des fruits de la Passion du Sauveur, se perdre éternellement, il s’écriait avec l’Apôtre : « Je suis submergé dans une mer de tristesse, et mon cœur est percé de douleur. » Mais, non content de gémir, de prier, de répandre des larmes devant Dieu, s’oubliant pour ainsi dire lui-même, il se livrait tout entier au ministère des âmes : assidu à prêcher la pénitence, courageux pour supporter les fatigues et les travaux, intrépide pour affronter les dangers, ingénieux, héroïque dans sa charité, il ne trouvait de repos qu’après avoir triomphé de leur obstination. – Comme ce zèle condamne notre froideur et notre lâcheté ! Hélas ! au lieu de travailler au salut du prochain, peut-être travaillons-nous, par nos mauvais exemples, à l’entraîner dans l’abîme ?

O Dieu de miséricorde, pardonnez-nous, et ne permettez jamais qu’une seule de ces âmes qui vous ont coûté tant de travaux et d’angoisses, vienne à se perdre par notre faute. Pater, Ave, Gloria.

 

PRIÈRE.

 

O Saint maintenant dans la gloire, Paul de la Croix, pendant tout le cours de votre vie, vous avez travaillé au salut des âmes avec un zèle infatigable et un courage invincible : et nous, nous n’avons qu’une froide indifférence pour les intérêts spirituels du prochain. Ah ! réveillez en nous l’ardeur et le dévouement qui animaient votre âme d’apôtre. Priez le Seigneur de nous communiquer votre esprit, afin que désormais notre conduite soit exemplaire, notre langage chrétien, et notre vie toujours sainte : nous travaillerons alors plus efficacement à la sanctification des autres et à notre propre salut.

 

(Le reste comme au premier jour.)

 

 

 

 

 

HUITIÈME JOUR.

 

AMOUR DE SAINT PAUL DE LA CROIX ENVERS DIEU.

 

 

I.

 

Considérons que, prévenu des douceurs de la divine charité, notre Saint aima Dieu dès qu’il le connut : cet amour alla toujours croissant et embrasa son cœur jusqu’à former un vaste incendie. Ne perdant jamais de vue la présence de Dieu, Paul vivait dans un recueillement continuel, dans une oraison permanente. Sa méditation habituelle sur les souffrances du Sauveur lui ayant fait connaître combien le Seigneur est doux, il trouvait en lui son repos, son trésor et l’objet d’ineffables délices. – Ce feu de l’amour divin, qui brûlait en saint Paul de la Croix, excite en nous une sainte envie, mais nous ne cherchons pas la cause de notre indifférence et de notre froideur.

O divin Rédempteur des âmes, par l’amour qu’eut pour vous votre Serviteur fidèle, embrasez notre cœur, afin que nous puissions vous aimer de toute notre âme et de toutes nos forces. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

II.

 

Considérons comment, par un rare privilège, notre Saint, ayant franchi tous les degrés de la contemplation, était parvenu à l’union la plus intime de l’âme avec son Dieu : dans cet heureux état, il languissait d’amour. On le voyait pâlir et tomber en de suaves défaillances, ou bien son visage enflammé devenait éblouissant de lumière, au point qu’on ne pouvait le regarder. Tout transformé en Dieu comme le grand Apôtre, il gémissait de se voir emprisonné dans son corps mortel, et souhaitait ardemment d’en être délivré pour s’envoler au ciel et consommer son union avec le Bien-aimé ! – Infortunés que nous sommes ! Comme l’âme est bien plus dans l’objet aimé que dans le corps qu’elle anime, il s’ensuit qu’aimant toute autre chose que Dieu, nous sommes éloignés de ce souverain Bien, source de toute félicité, heureux terme de tous désirs.

Ah ! Seigneur, par les mérites de votre Serviteur qui vous a tant aimé, faites que votre amour règne en nous ; car elle est trop malheureuse l’âme à qui vous ne suffisez pas. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

III.

 

Considérons que le grand moyen dont se servit notre Saint pour allumer dans son cœur cette vive flamme d’amour fut la vue continuelle de Jésus en croix. Le divin Rédempteur était le centre de toutes ses pensées et de toutes ses affections, provoquait en lui une soif inextinguible de souffrances, et, l’attirant sur son cœur d’une manière ineffable, le faisait participer à sa douloureuse Passion.

O divin Rédempteur, par les mérites de votre Serviteur, accordez-nous une connaissance approfondie de vos cruelles souffrances, afin qu’en les méditant sans cesse, nous nous enflammions de votre amour, et que nous méritions de goûter ces inénarrables délices, réservées aux âmes qui ont une dévotion spéciale à votre sainte Passion ; car c’est la meilleure part que nous puissions choisir en ce monde. – Pater, Ave, Gloria.

 

PRIÈRE.

 

O Paul, Saint resplendissant de gloire, âme vraiment passionnée pour le souverain Bien, Séraphin d’amour, nous sommes dans l’admiration à la vue de l’ardente et divine charité qui consuma toujours votre cœur ; et cependant nous n’avons pour Dieu que froideur et indifférence. Ah ! par votre ardente charité, délivrez-nous de ce malheur ; et, par cet amour qui vous transforme en Jésus-Christ, et vous rend éternellement heureux, obtenez-nous la grâce de méditer assidûment la Passion du Rédempteur, afin d’allumer dans notre cœur ce feu divin qui, dépouillant l’âme d’elle-même et de toutes les choses crées, la rend digne de ces biens ineffables et invisibles que Dieu promet à ceux qui l’aiment. Ainsi soit-il.

 

(Le reste comme au premier jour.)

 

 

 

 

 

NEUVIÈME JOUR.

 

MORT DE SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

 

I.

 

Considérons que notre Saint, ayant eu deux fois, dès ses premières années, une vision du ciel, connut d’une certaine manière comment l’âme bienheureuse voit Dieu, et comment, en l’aimant avec cette même ardeur de charité qu’il lui communique, elle se transforme en lui. Cette intelligence du grand mystère de la glorification des Elus inspirait à Paul tant de mépris pour la terre, que la vie présente était pour lui un tourment. Les consolations qu’il trouvait dans la souffrance ne pouvaient l’empêcher d’aspirer à la mort pour s’unir au souverain Bien, et se désaltérer à l’intarissable source de cette vraie félicité que tous désirent, que beaucoup recherchent, mais qu’en comparaison du grand nombre qui la perdent par leur faute, bien peu obtiennent.

O miséricordieux Seigneur, par les mérites de votre Serviteur fidèle, répandez en nous vos célestes lumières, afin que, découvrant la vanité de ce monde, nous soupirions après le ciel, où nous serons éternellement heureux. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

II.

 

Considérons que la mort de notre Saint, prédite par lui-même, fut le digne couronnement de sa vie. Dès que son bien-aimé Rédempteur lui eut donné un avant-goût de cette inénarrable félicité qui, dans la claire vision de Dieu, procède de l’amour béatifique, il souhaita plus que jamais d’être délivré de la prison du corps pour s’envoler au ciel et s’unir parfaitement au souverain Bien. Aussi ne saurait-on dire avec quel calme, quelle sérénité, quels élans d’amour il se prépara à son départ pour l’éternité. Le cœur en paix et tout consumé de charité, l’esprit serein et absorbé en Dieu, plein de jours, riche en mérites, notre Saint tout joyeux quitta ce monde qu’il avait toujours méprisé, pour monter au ciel, séjour du vrai bonheur et des célestes récompenses.

O Jésus crucifié, qui avez fait de votre Serviteur un modèle de sainteté, accordez-nous la grâce de comprendre que notre mort ne sera semblable à la sienne qu’autant que notre vie sera conforme à sa vie. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

III.

 

Considérons comment, aussitôt que la belle âme de notre Saint eut quitté son corps, tous ceux qui étaient présents sentirent leur tristesse se changer en une douce joie. Son visage se revêtit d’une beauté surnaturelle, ses membres conservèrent toute leur flexibilité, son âme apparut montant au ciel éclatante de lumière et triomphante de bonheur. C’est ainsi que l’innocence de Paul de la Croix, ses travaux apostoliques, ses tribulations, ses vertus, ses souffrances supportées avec une patience invincible, son zèle pour propager la dévotion à la Passion du Rédempteur, et pour procurer le salut des âmes, furent récompensés par une éternelle félicité.

O divin Crucifié, il est bien vrai que les maux de la vie présente ne sont pas en proportion de cette incomparable gloire que vous donnez dans la vie future à ceux qui vous aiment ! Et puisque nous aspirons tous à la récompense qu’a obtenue votre Serviteur, accordez-nous, par ses mérites, la grâce de pratiquer ses vertus et de suivre ses exemples. – Pater, Ave, Gloria.

 

 

PRIÈRE.

 

O Paul de la Croix, couronné d’une immortelle gloire, sachant que la mort est l’écho de la vie, nous ne pouvons nous défendre de frémir à la pensée de l’heure suprême qui doit décider de notre sort éternel. Saisis donc de frayeur, nous venons au pied de votre trône vous supplier de nous obtenir la grâce souveraine d’éviter le plus grand des malheurs : celui de mourir dans le péché. O généreux et puissant protecteur, obtenez-nous avec un renouvellement de vie le temps de faire une vraie pénitence, le bonheur d’imiter vos vertus, la persévérance dans les bonnes œuvres ; obtenez-nous enfin un amour ardent et une dévotion spéciale pour le divin Rédempteur et sa douloureuse Passion, par les mérites de laquelle nous espérons que, contrits et humiliés, nous aurons, nous aussi, la précieuse mort des justes. Ainsi soit-il.

 

(Le reste comme au premier jour.)

 


 

 

MÉDITATION

POUR LA FÊTE DE SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

 

I.

 

Considère, ô mon âme, comment saint Paul de la Croix fut choisi de Dieu pour raviver dans le monde le souvenir de la Passion et de la mort de Jésus-Christ. Encore enfant, il sentit un tel amour pour le divin Crucifié, qu’il consacrait plusieurs heures de la nuit à la méditation de ses cruelles souffrances ; et son cœur attendri éclatait en sanglots. Son amour pour Jésus souffrant croissait avec les années : aussi Paul, comme l’apôtre dont il portait le nom, résolut de ne savoir autre chose que Jésus crucifié. Ce fut là, toute sa vie, l’objet de ses pensées, la matière de ses discours, le sujet principal de ses prédications. S’il fonda un Ordre religieux, ce fut pour réunir des apôtres sur le Calvaire, et, par eux, y conduire tous les hommes, autant que possible, pour méditer et pleurer la mort douloureuse du Rédempteur.

O mon âme, quelles pensées, quels sentiments suggèrent en toi ces considérations ? Quel est ton amour pour le divin Sauveur ?... Ah ! que tu es froide et insensible à la vue de ton Dieu crucifié ! Ni ces plaies, ni ce sang, ni cette mort ne peuvent toucher ton cœur et réveiller en toi des sentiments de componction !... Et cependant ces larges plaies, qui les lui a faites ? tes péchés… Ce sang, qu’est-il ? le prix de ta rédemption… Car cette mort, Jésus l’a soufferte pour te donner la vie !... Et ce n’est pas assez pour t’embraser d’amour pour ton Sauveur ?... Déplore du moins ton ingratitude, et promets de ne laisser passer aucun jour sans méditer ses souffrances, sans penser à Lui dans tes actions, sans parler souvent de sa Passion. Ton cœur alors s’enflammera d’amour pour Lui, et tu recueilleras des fruits de vie éternelle ; car, comme dit saint Augustin, rien n’est plus salutaire que de penser chaque jour à tout ce que l’Homme-Dieu a souffert pour nous : « Nil tam salutiferum quam quotidie cogitare quanta pro nobis pertulit Deus et Homo. »

 

 

II.

 

Considère, ô mon âme, qu’on ne peut méditer le divin Crucifié sans concevoir un sincère mépris du monde, une haine salutaire contre soi-même, une souveraine horreur du péché : tels furent les effets que produisit dans l’âme de saint Paul son amour pour Jésus crucifié. Il méprisa le monde et ses biens trompeurs : les richesses, les honneurs, les plaisirs. Il mortifia son corps au point de l’exténuer par les veilles et les jeûnes, de le meurtrir par de sanglantes disciplines, de le torturer par les cilices et les chaînes de fer. Il avait une telle horreur du péché, que, dans sa vieillesse, on l’entendit s’écrier : « Vous savez bien, Seigneur, que votre Paul ne se souvient pas de vous avoir offensé, même légèrement, de propos délibéré. »

Il est donc vrai que le souvenir continuel de la très sainte Passion de Jésus-Christ sanctifie les âmes !... Comment, en effet, serait-il possible d’avoir devant ses yeux un Dieu crucifié, et de suivre le monde qu’il condamne ? de contempler ses plaies sanglantes, et de flatter la chair en se livrant au plaisir ? Comment serait-il possible d’aimer les richesses à la vue d’un Dieu expirant dans un dépouillement universel ? de rechercher les honneurs à la vue d’un Dieu qui meurt dans les ignominies du Calvaire ? de commettre enfin le péché à la vue d’un Dieu mourant pour l’expier ? Ah ! s’il y a tant de désordres dans le monde, quelle en est la cause ? n’est-ce pas l’oubli de la Passion de Jésus-Christ.

Ne cesse donc jamais, ô mon âme, de penser aux souffrances et à la mort du Sauveur, selon la recommandation de l’Apôtre : « Recogitate eum » ; et il te sera facile de vaincre le monde, de mortifier tes sens, de fuir le péché et d’opérer ton salut.

 

 

III.

 

Considère enfin, ô mon âme, que l’amour ne peut demeurer oisif, mais qu’il s’occupe sans cesse à plaire à l’objet aimé. Saint Paul aimait son Rédempteur crucifié, et, en le contemplant mort pour sauver les âmes, il fut embrasé de zèle pour leur salut, et forma la résolution de se sacrifier tout entier pour les gagner à Jésus-Christ. Dans ce but, il surmonta les obstacles, méprisa les fatigues, exposa sa vie même ; pour en faire la conquête, il les chercha partout, en tous et de toutes manières, mais il en gagna surtout un nombre incalculable par le ministère apostolique qui remplit et consuma toute sa vie. On pouvait donc l’appeler comme un autre grand Saint, saint Gaétan de Tiene : « Venator animarum, chasseur des âmes », et dire de lui comme de saint François de Sales : « Que le zèle des âmes était sa passion dominante ».

Combien l’Église serait heureuse, si une telle charité et un tel zèle régnaient parmi les chrétiens ! Ils y règneraient si tous avaient soin de méditer Jésus crucifié ; mais parce que la plupart l’oublient, on peut s’écrier avec saint Bernard : « Un animal tombe-t-il dans une fosse, il se trouve quelqu’un pour l’en retirer ; mais une âme court-elle à sa perte, nul ne pense à la sauver. » Et cependant, avec un peu de prudence et de charité, on pourrait ramener son frère ; une visite aux malades pourrait les disposer à bien mourir ; un sage conseil pourrait retirer un ami de la voie de la perdition ; un bon exemple pourrait faire rentrer en lui-même un pécheur. Quel grand bien ne pourrait-on pas accomplir aisément !... L’as-tu fait, ô mon âme ? hélas ! peut-être pas même envers tes serviteurs, tes proches et ceux dont tu es particulièrement chargée ; peut-être n’as-tu pas même pensé à ton propre salut. O déplorable indifférence ! veux-tu désormais concevoir une grande estime pour les âmes ? contemple-les dans les profondes blessures de Jésus-Christ : Tanti vales !... dit saint Augustin ; une âme vaut le sang du Fils de Dieu, prix infini !... Conjure en ce jour saint Paul de la Croix de t’obtenir un amour sincère et une tendre dévotion pour Jésus crucifié ; tu te sanctifieras toi-même, et tu deviendras un instrument de salut pour les autres.

 

 

PRIÈRE

 

A SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

O saint Paul de la Croix, qui avez été sur la terre un miroir d’innocence et un modèle de pénitence ! ô héros de sainteté, prédestiné de Dieu pour méditer jour et nuit la Passion très douloureuse de son Fils unique, et pour en propager la dévotion par vos discours, par vos exemples et par le moyen de votre Institut ! ô Apôtre puissant en œuvres et en paroles, qui avez consumé votre vie à ramener aux pieds de Jésus crucifié les âmes égarées de tant de pauvres pécheurs ! ah ! daignez du ciel abaisser un regard propice sur mon âme et prêter l’oreille à mes prières ! Obtenez-moi un tel amour pour Jésus crucifié, qu’à force de méditer ses souffrances, elles me deviennent propres ; que je reconnaisse dans la profondeur des plaies de mon Sauveur la malice de mes péchés ; que je puise à ces sources de salut la grâce de les pleurer amèrement et une volonté efficace de vous imiter dans votre pénitence, si je ne vous ai pas suivi dans votre innocence. Obtenez-moi aussi, ô saint Paul, la grâce particulière que je vous demande instamment ici prosterné devant vous. – On exprime ici la grâce qu'on désire. – Obtenez de plus à la sainte Église notre Mère la victoire sur ses ennemis, aux pécheurs la conversion, aux hérétiques, et spécialement à l’Angleterre, pour laquelle vous avez tant prié, le retour à la foi catholique. Enfin implorez pour moi de la bonté de Dieu la grâce d’une sainte mort, afin que j’aie le bonheur de le posséder avec vous pendant toute l’éternité. Ainsi soit-il.

 

 

SA SAINTETÉ LE PAPE PIE IX

A daigné accorder et signer de sa main vénérée les indulgences qui suivent.

 

Rome, 24 avril 1853.

 

Sur la demande qui nous en a été faite, nous accordons l’indulgence d’un an à quiconque récitera avec les dispositions requises la prière ci-dessus ; en outre, une indulgence plénière au jour de la fête du Bienheureux ou un jour de l’Octave, que gagneront ceux qui l’auront récitée chaque jour depuis le mois précédent.

PIUS P. P. IX.


 

 

 


 

LITANIES

DE SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

Seigneur, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, ayez pitié de nous.

Seigneur, ayez pitié de  nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

Père céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Fils rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.

Trinité sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous.

Sainte Marie, Mère des douleurs, priez pour nous.

Sainte Marie, Mère de l’Ordre de la Passion, priez pour nous.

Saint Paul, fondateur de l’Ordre de la Passion, priez pour nous.

Saint Paul, parfaite image de Jésus crucifié, priez pour nous.

Saint Paul, lys de pureté, priez pour nous.

Saint Paul, miroir d’innocence, priez pour nous.

Saint Paul, modèle de pénitence, priez pour nous.

Saint Paul, modèle de perfection, priez pour nous.

Saint Paul, modèle de pauvreté, priez pour nous.

Saint Paul, modèle de chasteté, priez pour nous.

Saint Paul, modèle d’obéissance, priez pour nous.

Saint Paul, Séraphin du tabernacle, priez pour nous.

Saint Paul, qui avez imprimé avec un fer brûlant le nom de Jésus-Christ sur votre cœur, priez pour nous.

Saint Paul, qui avez porté les instruments de la Passion gravés dans votre cœur, priez pour nous.

Saint Paul, lampe ardente et luisante, priez pour nous.

Saint Paul, qui avez appris la sagesse dans les plaies de Jésus-Christ, priez pour nous.

Saint Paul, qui avez puisé vos forces dans le sang de l’Agneau, priez pour nous.

Saint Paul, apôtre de la Croix et de la Passion, priez pour nous.

Saint Paul, apôtre des douleurs de Marie, priez pour nous.

Saint Paul, apôtre puissant en œuvres et en  paroles, priez pour nous.

Saint Paul, qui avez sauvé des milliers d’âmes par la Passion de Jésus-Christ, priez pour nous.

Saint Paul, martyr de la charité, priez pour nous.

Saint Paul, lumière des aveugles, priez pour nous.

Saint Paul, médecin des malades, priez pour nous.

Saint Paul, vainqueur des démons, priez pour nous.

Saint Paul, patron des prêtres, priez pour nous.

Saint Paul, patron des Épouses de Jésus-Christ, priez pour nous.

Saint Paul, nourricier des pauvres, priez pour nous.

Saint Paul, vaillant défenseur de la foi, priez pour nous.

Saint Paul, colonne de l’Église, priez pour nous.

Saint Paul, qui êtes mort en prêchant Jésus crucifié, priez pour nous.

Saint Paul, conduit au ciel par Jésus-Christ, la Sainte Vierge, les anges et les saints, priez pour nous.

Saint Paul, qui, ayant souffert avec Jésus-Christ, avec Jésus-Christ avez été glorifié, priez pour nous.

Saint Paul, protecteur de notre Congrégation, priez pour nous.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur.

Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous.

Jésus-Christ, écoutez-nous.

Jésus-Christ, exaucez-nous.

v/ Priez pour nous, saint Paul,

r/ Afin que nous devenions dignes des promesses de Jésus-Christ.

 

 

PRIONS.

 

Seigneur Jésus-Christ, qui avez enrichi saint Paul d’une charité spéciale afin qu’il prêchât le mystère de la Croix, et qui avez voulu l’employer à faire fleurir dans l’Eglise une famille nouvelle, accordez-nous par son intercession qu’après avoir médité continuellement votre Passion, nous en méritions les fruits au séjour de la gloire. Vous qui vivez et régnez dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

 


 

LITANIAE

SANCTI PAULI A CRUCE.

 

Kyrie, eleison.

Christe, eleison.

Kyrie, eleison.

Christe, audi nos.

Christe, exaudi nos.

Pater de coelis Deus, miserere nobis.

Fili Redemptor mundi Deus, miserere nobis.

Spiritus Sancte Deus, miserere nobis.

Sancta Trinitas unus Deus, miserere nobis.

Sancta Maria dolorosissima, ora pro nobis.

Sancta Maria, Mater Passionis Ordinis, ora pro nobis.

Sancte Paule, ordinis Passionis fundator, ora pro nobis.

Sancte Paule, imago Christi cruxifici perfectissima, ora pro nobis.

Sancte Paule, lilium puritatis, ora pro nobis.

Sancte Paule, speculum innocentiae, ora pro nobis.

Sancte Paule, exemplar poenitentiae, ora pro nobis.

Sancte Paule, exemplar perfectionis, ora pro nobis.

Sancte Paule,  exemplar paupertatis, ora pro nobis.

Sancte Paule, exemplar castitatis, ora pro nobis.

Sancte Paule, exemplar obedientiae, ora pro nobis.

Sancte Paule, Eucharistiae adorator saraphice, ora pro nobis.

Sancte Paule, pectori ferro candenti nomen Jesu-Christi inurens, ora pro nobis.

Sancte Paule, instrumenta Passionis cordi impressa portans, ora pro nobis.

Sancte Paule, lampas ardens et lucens, ora pro nobis.

Sancte Paule, qui didicisti sapientiam in vulneribus Christi, ora pro nobis.

Sancte Paule, confortate ad labores in sanguine Agni, ora pro nobis.

Sancte Paule, Crucis et Passionis apostole, ora pro nobis.

Sancte Paule, dolorum Virginis apostole, ora pro nobis.

Sancte Paule, verbo et opere potens apostole, ora pro nobis.

Sancte Paule, qui innumeras per Passionem Christi animas salvasti, ora pro nobis.

Sancte Paule, charitatis martyr, ora pro nobis.

Sancte Paule, caecorum lumen, ora pro nobis.

Sancte Paule, aegrorum medice, ora pro nobis.

Sancte Paule, daemonum victor, ora pro nobis.

Sancte Paule, patrone sacerdotum, ora pro nobis.

Sancte Paule, patrone sponsarum Christi, ora pro nobis.

Sancte Paule, pauperum alme parens, ora pro nobis.

Sancte Paule, propugnator fidei strenue, ora pro nobis.

Sancte Paule, columna Ecclesiae, ora pro nobis.

Sancte Paule, supremo afflatu Christum cruxifixum praedicans, ora pro nobis.

Sancte Paule, a Christo, Maria, angelis et sanctis in coelum deducte, ora pro nobis.

Sancte Paule, qui compassus Christo conglorificatus es, ora pro nobis.

Sancte Paule, tutela Congregationis nostrae, ora pro nobis.

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, parce nobis, Domine.

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, exaudi nos, Domine.

Agnus Dei, qui tollis peccata mundi, miserere nobis.

Christe, audi nos.

Christe, exaudi nos.

v/ Ora pro nobis, sancte Paule,

r/ Ut digni efficiamur promissionibus Christi.

 

OREMUS.

 

Domine Jesus Christe, qui, ad mysterium Crucis praedicandum sanctum Paulum singulari charitate donasti et per eum novam in Ecclesia familiam florescere voluisti : ipsius nobis intercessione concede ut Passionem tuam jugiter recolentes in terris, ejusdem fructum consequi mereamur in coelis. Qui vivis et regnas in saecula saeculorum. Amen.

 

 


 

OFFRANDE DU PRÉCIEUX SANG.

 

Père éternel, je vous offre le Sang très précieux de Jésus-Christ en expiation de mes péchés et pour les besoins de la Sainte Église. (100 jours d’indulgence chaque fois.)

N.B. – On peut ajouter une intention spéciale, comme : pour la conversion des pécheurs, – le soulagement des âmes du purgatoire.

 

 

ORAISONS JACULATOIRES.

 

« Mon Jésus, miséricorde ! » – 100 jours d’indulgence chaque fois.

« Doux cœur de Marie, soyez mon salut !... » – 300 jours d’indulgence chaque fois. Indulgence plénière une fois le mois, si on le récite chaque jour.

«  O Jésus agonisant, ayez pitié de moi ! »

« O Marie, Mère des sept Douleurs, priez pour moi ! »

 


 

TABLEAU DES MESSES

ET AUTRES PRIERES

 

Dites à perpétuité par les Religieux Passionistes pour leurs Bienfaiteurs, outre les prières qui se font jour et nuit à l’oratoire et celles que les supérieurs imposent en particulier pour nos bienfaiteurs[1].

 

POUR LES BIENFAITEURS VIVANTS

 

Une messe est chantée chacun des jours ci-dessous :

 

1. Le jour de la circoncision de Notre-Seigneur Jésus-Christ (1er janvier).

2. Le jour du Saint Nom de Jésus (2e dimanche après l’Épiphanie).

3. Le jour de la Purification de la très sainte Vierge (2 février).

4. Le jour de la fête de saint Matthias, apôtre (24 février).

5. Le jour de la fête de l’Annonciation de la très sainte Vierge (25 mars).

6. Le jour de la fête des SS. Apôtres Philippe et Jacques (1er mai).

7. Le jour de la fête de l’Invention de la sainte Croix (3 mai).

8. Le jour de la fête de la très sainte Trinité (1er dim. après la Pentecôte).

9. Le jour de la fête de saint Jacques, apôtre (25 juillet).

10. Le jour de la fête de saint Laurent, martyr (10 août).

11. Le jour de la fête de saint Barthélemy, apôtre (25 août).

12. Le jour de la fête de la Nativité de la sainte Vierge (8 septembre).

13. Le jour de la fête de saint Matthieu, apôtre (21 septembre).

14. Le jour de la fête du très saint Rédempteur (23 octobre).

15. Le jour de la fête des SS. Apôtres Simon et Jude (28 octobre).

16. Le jour de la fête de saint André, apôtre (30 novembre).

17. Le jour de la fête de saint Thomas, apôtre (21 décembre).

18. Le jour de la fête de saint Etienne, 1er martyr (26 décembre).

19. Le jour de la fête de saint Jean, apôtre et évangéliste (27 décembre).

20. Le jour de la fête des SS. Innocents (28 décembre).

 

POUR LES BIENFAITEURS TRÉPASSÉS.

 

32. Plus 12 des 1ers de chaque mois. – Une messe et un nocturne de l’office des morts.

33. 5 novembre. – Une messe chantée et un nocturne.

 

N. B. – Quelquefois, pour des circonstances particulières, il arrive qu’on ne peut pas chanter la messe pour les bienfaiteurs, mais alors une messe basse se dit à la même heure et aux mêmes intentions.

 

 


INDULGENCES PLENIERES

 Attachées

A la VISITE de l’Église des RR. PP. Passionistes.

 

 

Quiconque visite  l’une de nos églises, après avoir reçu la sainte communion, et y prie quelques instants à l’intention du Souverain Pontife, peut gagner une indulgence plénière, sans compter un grand nombre d’indulgences partielles, le jour des fêtes indiquées ci-dessous, ou bien l’un des jours de l’Octave[2] :

1° Le 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception.

2° Le 2 février, fête de la Purification de Marie.

3° Le mardi de la sexagésime, commémoraison de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ.

4° Le 25 mars, fête de l’Annonciation de la sainte Vierge.

5° Le vendredi après le dimanche de la Passion, Compassion de la très sainte Vierge.

6° Le 28 avril, fête de saint Paul de la Croix, fondateur de l’Ordre.

7° Le 3 mai, fête de l’Invention de la sainte Croix.

8° Le 2 juillet, fête de la Visitation de la très sainte Vierge.

9° Le 15 août, fête de l’Assomption de la très sainte Vierge.

10° Le 8 septembre, fête de la Nativité de Marie.

11° Le 14 septembre, fête de l’Exaltation de la sainte Croix.

12° Le jour de la fête patronale de l’église (à Bordeaux, Notre-Dame des Sept Douleurs, le 3e dimanche de septembre).

13° Le 29 septembre, fête de saint Michel.

14° Le 21 novembre, fête de la Présentation de la très sainte Vierge.

15° Chaque fois, toties quoties, que l’on dit un Pater  et un Ave, dans l’une de nos églises, pour le Souverain Pontife, après s’être confessé, ou du moins avec l’intention de se confesser[3], on peut gagner toutes les indulgences attachées à la visite de l’église de Sainte-Marie ad Martyres, vulgairement appelée, à Rome, Notre-Dame-de-la-Rotonde : dès lors, par le plus insigne et le plus riche des privilèges, on peut gagner toutes les Indulgences de la Terre Sainte.

 

Enfin, comme l’Ordre des Passionistes, d’après la Constitution de Clément XIV, Supremi Apostolatus, jouit de toutes les indulgences, privilèges, etc., accordés à toutes les autres congrégations séculières ou régulières par concession apostolique ou autrement, il est évident que les indulgences, privilèges, etc., attachés à l’Ordre des Passionistes et à leurs églises, sont incalculables.

Les RR. PP. Passionistes peuvent accorder une indulgence plénière chaque mois à toute personne qui communie au moins deux fois dans le mois.

Les RR. PP. Passionistes jouissent de la faveur de l’Autel privilégié personnellement et tous les jours : c’est-à-dire qu’à leur messe, n’importe où ils la disent, est attachée une indulgence plénière applicable aux défunts.

 


 

 

CANTIQUES

EN L’HONNEUR

DE SAINT PAUL DE LA CROIX.

 

 

 

PREMIER CANTIQUE.

 

SA BÉATIFICATION ET SON APOSTOLAT.

 

Mihi autem absit gloriari, nisi in Cruce Domini Nostri Jesu Christi.

A Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose que dans la Croix de Notre-Seigneur Jésus-Christ.

(GALAT., VI, 14.)

 

L’Élu du ciel paraît sur notre sphère !...

Quelle splendeur sur son front radieux !...

Serait-ce un ange envoyé sur la terre

Pour nous conduire au royaume des cieux !...

 

CHOEUR.

 

Au pied de ton autel éclatant de lumière,

Nous sommes à genoux !...

Sur l’aile de l’amour monte notre prière :

O Paul, veille sur nous !...

 

Autre Chœur pour un autre air.

 

O tendre Père,

O Paul, en toi

Notre âme espère :

Porte à Dieu notre foi !

 

La croix en main, Paul apparaît au monde :

Frémis, Satan !... ton trône est ébranlé ;

Au Dieu d’amour, sa parole féconde

A ramené le pécheur consolé.

 

Des lois du ciel éloquent interprète,

Comme le Christ, tu prêches sur la croix :

Le ciel, l’enfer, la mort et la tempête,

Tout obéit aux ordres de ta voix.

 

O Séraphin de l’auguste cénacle,

Tu n’es qu’amour quand tu reçois ton Roi !

De ton Jésus céleste tabernacle,

Tu ne vis plus !... mais Jésus vit en toi !

 

O Paul ! ô Paul ! notre bienheureux Père,

Du haut du ciel protège tes enfants !

Vois nos combats au vallon de misère ;

Que ton appui nous rende triomphants.

 

 

 

 

 

DEUXIÈME CANTIQUE.

 

SA CANONISATION ET L’APOSTOLAT DE SES ENFANTS.

 

Nos autem praedicamus Christum crucifixum.

Notre mission est de prêcher Jésus crucifié.

(I COR., I, 23.)

 

 

De Paul enfin sur l’univers rayonne

La pure gloire, en éclat immortel !

L’Élu des cieux que l’Église couronne.

Sort du sépulcre et paraît sur l’autel !

« Je vous attends, nous dit ce tendre Père,

« Au beau séjour de l’immortalité :

« A mes enfants, ô Martyr du Calvaire,

« Un jour, du ciel ouvre l’éternité !...

 

« Allez, enfants, où le ciel vous appelle ;

« Allez au nord, à l’aurore, au couchant !...

« Fière Albion, courbe ton front rebelle !...

« Courbe ton front, ô farouche Croissant !...

« Du Golgotha recevez la lumière,

« Et de la Croix l’immortelle clarté !

« A mes enfants, ô Martyr du Calvaire,

« Un jour, du ciel ouvre l’éternité !...

 

« Fille du Christ, ô France, sois féconde !...

« Donne à la Croix des apôtres ardents ;

« Et par la Croix ils sauveront le monde,

« Et dans ton cœur, les enfers frémissants,

« Non, non, jamais, de l’Église ta Mère,

« N’ébranleront l’auguste Vérité.

« A mes enfants, ô Martyr du Calvaire,

« Un jour, du ciel ouvre l’éternité !

 

« Satan a dit dans sa fureur impie :

« Brisons la Croix !... Son règne va finir !...

«  – Soldats du Christ, donnez-lui votre vie ;

« Avec la Croix, il faut vaincre ou mourir !...

« Et vous aurez, pour pierre funéraire,

« Le piédestal de l’immortalité.

« A votre mort, le Martyr du Calvaire

« Vous ouvrira du ciel l’éternité. »

 

 

 

 

TROISIÈME CANTIQUE.

 

SON COURONNEMENT DANS LE CIEL.

 

Et vidi alterum angelum ascendentem.

Et je vois un autre ange montant au ciel

(APOC., VII, 2.)

 

Brillant d’une gloire immortelle,

Quel nouvel astre monte aux cieux ?

Comme un soleil il étincelle !...

Quel est cet Élu radieux ?...

 

CHŒUR

Allons à Paul offrir l’hommage

De notre encens, de notre amour :

C’est par la croix que son courage

L’a fait Roi du divin séjour.

 

Porté sur les ailes des anges,

Paul est ravi dans la splendeur

Où tous les saints, dans leurs louanges,

Chantent toujours Jésus en chœur :

 

Voyez-le rayonnant de gloire,

Assis sur un trône immortel ;

Il règne, heureux de sa victoire,

Et chante à Dieu l’hymne éternel !...

 

Terre, tressaille d’espérance !

Des cieux ce puissant Protecteur

Sur toi versera l’abondance

Des dons divins et du bonheur :

Accourez tous, l’âme attendrie,

Accourez tous à son autel ;

A son autel celui qui prie,

Toujours trouve un cœur paternel.

 

O toi, que le Seigneur couronne

De sa splendeur, de son amour,

De tes faveurs fais-nous l’aumône ;

Écoute nos vœux en ce jour :

 

Obtiens-nous paix dans la souffrance,

Aide et secours dans le péril ;

Et, dans les bras de l’espérance,

Nous franchirons ce triste exil !...

 

De ton manteau couvre nos têtes :

Oh ! qu’ici-bas le cœur gémit !...

La Croix est, de toutes nos fêtes,

La joie, un éclair dans la nuit :

 

Mais quand d’amour l’âme ravie

Verra l’éternelle splendeur,

Alors, dans l’extase infinie,

Elle reposera son cœur !...

 


 

 

TABLE.

 

 

I. Élection de saint Paul de la Croix pour méditer la Passion de Jésus-Christ.

II. Innocence de saint Paul de la Croix.

III. Pénitence de saint Paul de la Croix.

IV. Humilité de saint Paul de la Croix.

V. Patience de saint Paul de la Croix.

VI. Pureté de saint Paul de la Croix.

VII. Charité de saint Paul de la Croix envers le prochain.

VIII. Amour de saint Paul de la Croix envers Dieu.

IX. Mort de saint Paul de la Croix.

Méditation pour la fête de saint Paul de la Croix.

Prière à saint Paul de la Croix.

Litanies en latin et en français de saint Paul de la Croix.

Offrande du précieux Sang.

Oraisons jaculatoires.

Tableau des messes dites par les Passionistes pour leurs bienfaiteurs.

Indulgences plénières attachées à la visite de nos églises.

Cantiques en l’honneur de saint Paul de la Croix.

 

 

 

 


 

[1] La plus petite offrande donne droit à ces 33 messes, ainsi qu’à tous les autres biens spirituels : jeûnes, prières, travaux apostoliques, etc., de l’Ordre. On est prié d’envoyer les offrandes au Père Supérieur des Passionistes, route d’Espagne, 182, Bordeaux (Gironde), en timbres-poste, mandats ou lettres chargées.

On peut se procurer à la même adresse ou chez les libraires l’Histoire de saint Paul de la Croix, fondateur des Passionistes, 3e édition ; la Neuvaine en l’honneur de ce Saint ; les Inventions du saint Amour, ou Exercices spirituels pour acquérir l’amour de Jésus crucifié, par le R. P. Louis.

[2] Toutes ces indulgences sont applicables aux âmes du Purgatoire.

[3] Il suffit, pour ceux qui sont en état de grâce, qu’ils se confessent au temps ordinaire et opportun, comme dans les huit ou quinze jours.